Louis-Paul Ordonneau

Fin 2020, je suis sélectionné pour une résidence d'1 an à Verrière-Le-Buisson. Dans l'échange avec les 10 autres artistes sélectionnés, je vais pouvoir rattraper le temps. 

Après plus de 10 ans sans faire de peinture, en ayant repris depuis deux ans en 2019, j'ai remis au niveau mes vieux acquis et mes bidouilles d'autodidacte, mais je suis toujours dans une création picturale datée, sans trop de personnalité, un peu mensongère et pas encore en "résonance-miroir" de mon époque.

Dans l'atelier de 120m2, j'expérimente et j'explore. Je me trompe. Je formalise et théorise du bidon. Je tente. J'échoue. Je suis auto-satisfait. Je me gargarise pour frimer, me la raconter, et même faire n'importe quoi. J'évacue toutes les pollutions qui accompagnent la création comme autant de gargouilles moqueuses et trompeuses, celles qui encouragent tous les peintres du monde à poursuivre des erreurs rassurantes. J'écoute Thérapie Taxi, Agar Agar, Wow, Cigarettes after sex.

C'est une recherche presque fondamentale sur le sens de la peinture pour moi, tant matière que lumière, tant réel qu'ouverture vers d'autres mondes. Quête mystique, peut-être. Je tente des passages qui sont des erreurs et je profite de cette résidence pour me tromper le plus possible. 

A la fin de la résidence, je n'utilise plus le noir pour faire des contours mais pour assombrir des couleurs. Je me suis débarrassé des cloisonnements par le noir. Je crois que je  commence à peindre maintenant. J'ai de nouveau 20 ans.

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